Pièce de théâtre en mémoire de Félicitée Niyitegeka, 20 septembre 2020

Ainsi, dans différentes localités en Frances, à travers ce spectacle, « dans un cimetière, cinq comédiennes font revivre par leurs voix et leurs corps cinq femmes ʺremarquablesʺ inhumées. Femme politique ou militante, artiste, témoin de l’histoire locale, ʺillustre inconnueʺ, remarquable, oubliée… ». 

Le 20 septembre 2020, c’est Félicitée Niyitegeka, une Juste rwandaise qu’on a rendu hommage.

Félicitée Niyitegeka, qui aujourd’hui est érigée au rang de « héros national », fait partie de la poignée de personnes qui ne s’est pas laissée abuser par l’entreprise génocidaire. Dès le début du génocide en effet, cette religieuse de la communauté des Auxiliaires de l’Apostolat du Centre Saint-Pierre de Nyundo, une communauté où des jeunes filles Hutu et Tutsi coexistaient, a tout mis en œuvre pour préserver sa communauté de la violence. Lorsque le génocide a fait rage dans le voisinage, le centre est devenu « un véritable sanctuaire pour les réfugiés trop terrifiés ». Félicitée soignait les blessées et organisait l’évacuation des plus vulnérables vers le Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo, le pays limitrophe de la localité, jusqu’à ce que les interahamwe (une des milices génocidaires) le découvrent et mettent fin à ses espoirs.  

Félicitée soignait les blessées et organisait l’évacuation des plus vulnérables vers le Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo, le pays limitrophe de la localité, jusqu’à ce que les interahamwe (une des milices génocidaires) le découvrent et mettent fin à ses espoirs. Elle a été tuée le 21 avril 1994 avec les personnes qu’elle avait essayé de protéger. Elle aurait eu « l’occasion de s’échapper lorsque son frère, un commandant haut placé basé dans un camp militaire proche, lui envoya un véhicule et une escorte de soldats ». Mais elle refusa son offre et préféra mourir avec ses protégés. Immaculée Tuyisenge, une des rares rescapées du massacre qui a coûté la vie à Félicitée, dit de cette dernière qu’elle s’est comportée en « véritable héroïne, au point d’accepter de donner sa propre vie pour les Rwandais, de mourir pour eux. […]. Elle mérite d’être proclamée sainte ». 

Cf. Rwanda : Tribute to courage, African Rights, 2002.