Transmission des savoirs

Intervention au lycée de Haut Barr à Saverne 

Le 23 janvier 2019, les élèves de 1ere S1 ont écouté, avec leur professeure Edwige Lanères, le témoignage poignant de deux intrevenantes, puis un chorégraphe leur a permis de décharger leurs émotions grâce aux danses rwandaises. C’est par un mercredi matin très neigeux qu’Immaculée Mpinganzima-Cattier, Gaudiose Vallière-Luhahe et Yves Intamati sont venu·e·s au lycée du Haut-Barr dans notre classe de 1ere S1. Les deux femmes, brillantes porte-paroles des victimes tutsies, sont originaire du Rwanda, ce petit pays montagneux entre le Congo, la Tanzanie et le Burundi, en Afrique centrale. Pour commencer la séance, Gaudiose nous a raconté l’Histoire coloniale de cet état, en tâchant de démontrer comment la haine de l’autre a été créée, entraînant plus tard des discriminations ethniques

En effet, suite à la première Guerre Mondiale, la colonie allemande du Rwanda a été cédée aux Belges. Les colonisateurs décidèrent d’attribuer une identité pour chaque autochtone, en les distinguant selon leurs professions. Selon leur classement les Hutus étaient ceux qui possédaient des terres -autrement dit les agriculteurs-, et les Tutsis ceux qui avaient plus d’une dizaine de vaches, donc les éleveurs. La différenciation des composantes de la société rwandaise était également basée sur les théories anthropologiques raciales et migratoires.

Représentés comme plus « grand·e·s » et plus « clair·e·s de peau», avec un « nez fin » par rapport au Hutu, les Tutsi ont été considérés comme supérieurs aux autres « races » (hutu et twa) par les Européens, selon leurs critères raciaux.

C’est à partir de cette théorie que les colons belges s’entourèrent majoritairement de Tutsi pour l’organisation de leur colonie, le développement industriel et minier. Ce qui provoqua le mécontentement de leaders Hutu. La révolution dite « hutu » de 1959 marqua les premiers massacres des Tutsi.

Suite à la proclamation de l’indépendance du Rwanda et la prise de pouvoir par des Hutu en 1962, ces derniers s’emparèrent à leur tour des postes importants afin de gouverner le pays. Avec la volonté politique de diviser pour mieux régner, peu à peu, la fabrication du bouc émissaire tutsi prit de l’ampleur, entraînant des massacres répétitifs des Tutsi. Mais l’événement le plus sanglant, qui reste à jamais marqué au fer rouge dans les mémoires, éclata en avril 1994 : le génocide des Tutsi. En cent jours, plus d’un million de Tutsi furent assassinés. Comment ces crimes contre l’humanité furent-ils possibles ? L’intervenante Immaculée Mpinganzima-Cattier nous a expliqué que les massacres et les discriminations envers les Tutsis ne commencèrent pas en 1994 mais bien à partir des années 50, […].

Article de Lilou Thibaut-George, élève de 1è S1, publié sur le site du lycée en janvier 2019. Révisé par Gaudiose Vallière Luhahe, le 28/08/2023

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